Pourquoi j'ai refusé un article dans un célèbre magazine...

Récemment, une opportunité exceptionnelle s'est présentée à moi. Une chance de voir ma petite "marque française," Eliane Création, parue dans le prestigieux magazine français de mode (avec une lettre G, pour ceux qui l'identifieront). C'est surement un rêve pour de nombreuses marques, et pourtant, j'ai choisi de décliner cette offre alléchante.
Voici l'histoire de la semaine :
Tout a commencé ce jeudi 5 octobre 2023 lorsque j'ai été contacté par un chargé de projet du groupe de presse. Ils me présentent un passionnant : Publier une série d'articles dans leur édition du 30 novembre 2023, (juste avant les fêtes de fin d'année), mettant en avant des "coups de cœur" parmi les petites marques françaises.
L'objectif était de les faire découvrir à leur vaste lectorat. Cette proposition avait tout pour faire rêver :
Une demi-page dans leur édition papier de décembre 2023 avec un focus sur ma marque et son histoire.
Le même article présent sur leur site pendant 6 mois.
Une publication dans leur newsletter.
Un macaron "recommandé"
Cette opportunité aurait été exceptionnelle pour faire connaître mon travail et mes bijoux à près de 1,200,000 lecteurs chaque mois. Cependant, malgré tout, j'ai choisi de décliner cette offre.
Pourquoi, me demanderez-vous ?
Tout d'abord, ma philosophie m'incite à ne jamais prendre de décisions hâtives. Je préfère laisser place à la réflexion et à la prise de décision mûrement réfléchie.
Il y avait aussi l'aspect budgétaire à prendre en compte. Il est bien connu que de telles opportunités dans des magazines de cette envergure ne sont pas gratuites. Le coût était tout de même conséquent pour une petite entreprise, mais je pouvais le supporter, et le retour sur investissement aurait, sans doute, largement compensé cette dépense
.
Cependant, un aspect crucial a fait pencher la balance vers le refus : le taux de conversion. Dans le monde de la vente, le taux de conversion mesure le pourcentage de personnes qui voient un article et décident de l'acheter.
Avec un lectorat de 1,200,000 personnes chaque mois, les possibilités de vente semblaient multiples, voire exorbitantes si l'on commence à faire des calculs.
Imaginons que seulement 0.1% de ces 1,200,000 lecteurs décident d'acheter l'un de mes bijoux. Cela équivaudrait à 1,200 commandes par mois, soit environ 40 par jour. Cela semble être une réussite phénoménale, mais il y a un élément clé à prendre en compte.
En réalité, mon taux de conversion est légèrement plus élevé par rapport à mes ventes en ligne et sur les marchés artisanaux, mais je préfère le minimiser car je ne le connais pas par rapport à une communication sur un magazine et un site internet extérieur au mien.
Même à 0.1%, gérer une telle augmentation soudaine de la demande aurait été un défi colossal pour ma petite entreprise où j'exerce seul, dans une atmosphère artisanale ou chaque création sont réalisées à la main sur commande, loin des rythmes effrénés de la production industrielle.
En outre, il est impératif pour moi de respecter mes engagements envers mes clients, notamment celui de garantir le respect des délais de fabrication annoncés sur mon site internet.
Cependant, malgré mon refus, il est très valorisant de voir de grandes maisons d'édition s'intéresser à mon travail. Cela renforce ma confiance dans le travail que je fournis depuis le début de mon activité.
Je tiens également à exprimer ma gratitude envers ce groupe de presse pour leur proposition et leur initiative en faveur de la promotion du travail du métier de l'artisanal.
Voici la petite anecdote de la semaine !